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Refaire le Monde
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4 février 2007

Les petites souris

les_souris


Les Grosses Narines approchent ! Je sens du vent tout d’un coup.

Deux grosses lèvres roses veulent m’aspirer. Au secours ! Je les sens se coller sur ma fourrure en faisant un drôle de bruit, une sorte de « pfshmmmupp ». C’est dégoûtant. Elles font ça tout le temps. Je vais probablement devoir supporter ça toute ma vie. Pouah !

Et puis ces noms que les Grosses Narines nous ont donnés… le mien c’est Cerise. Pourquoi Cerise ? Je ne suis pas rouge, j’ai une belle couleur crème, c’est vous dire leur bêtise. J’ai une colocataire qui vit avec moi dans le duplex et qu’elles ont appelé Neige parce qu’elle est blanche. Bonjour l’imagination.

Je trouve que Neige est un peu godiche parce qu’elle copine avec les Grosses Narines. Ça m’agace, alors pour l’embêter je fais exprès d’accélérer les tours de roue quand elle monte avec moi.  Ça lui fait faire des drôles d’acrobaties comme de rester suspendue en l’air en haut de la roue. Elle fait voir son ventre à tout le monde, la honte... L’autre fois elle a même failli s’assommer en grimpant dedans tellement je courais vite.

On a de la paille dans notre duplex et le premier jour on n’arrêtait pas d’éternuer mais heureusement, elles nous avaient mis du Sopalin. C’est multi usage le Sopalin, alors on s’est mouché dedans, on a fait pipi dessus et après on s’est couchées dessous en se pelotonnant l’une contre l’autre. On aime bien se cacher, comme ça on peut chuchoter sans que les Grosses Narines nous voient.

Des fois, pour les embêter on s’amuse à faire pipi sur les barreaux de notre duplex parce qu’on a compris qu’elles détestaient ça. On arrive même à le faire pendant qu’on tourne la roue, dès qu’elles s’approchent on essaie de les viser pour leur envoyer une giclée mais on n’a pas encore réussi à les avoir.

Il y en a une, celle qui a les plus grosses narines, qui s’obstine à nous traiter de Knackis. Si je faisais quelques centimètres de plus, je lui en mettrais une.

L’autre jour pendant qu’on pionçait sur le dossier du canapé, ces sauvages n’ont rien trouvé de mieux que de nous aveugler avec un rayon de soleil qu’elles ont sorti d’une boîte. Ça nous a réveillées et on s’est mises à courir dans tous les sens. On les a entendu se moquer de nous, alors pour se venger on leur a fait une blague marrante : on a aligné toute une série de cacas sur le mur le long du canapé, exprès. Il fallait voir leur tête. On a rigolé.

Elles envisagent de nous offrir un furet, vous le croyez ça ? Il va nous bouffer, oui.

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