Bouygues choisi pour construire le ministère de la défense à Balard

17 février 2011

Bouygues choisi pour construire le ministère de la défense à Balard

Collusion ? Vous avez dit collusion ? La France du copinage, des passe-droits, du piston. Bienvenue en Sarkozie.

Le futur "Pentagone français", dans le 15^e arrondissement de Paris, sera construit par Bouygues. C'est ce qu'a annoncé, jeudi 17 février, le ministère de la défense, qui a retenu l'offre de Bouygues et écarté les offres concurrentes de Vinci et Eiffage.

Bouygues a en effet choisi de travailler sur ce site de 16,5 hectares avec trois équipes d'architectes, dont celle de Nicolas Michelin. L'architecte Jean-Michel Wilmotte sera chargé d'aménager la parcelle ouest du site (immeubles de bureaux locatifs) et l'agence 234 réalisera la rénovation de la Cité de l'air, à l'est.

Il s'agira du plus vaste chantier à Paris depuis la Bibliothèque nationale de France, conçue par Dominique Perrault et inaugurée en 1995. Plus de 300 000 mètres carrés doivent être aménagés. Il s'agit de regrouper, à la fin de 2014, environ neuf mille trois cents militaires et civils du ministère de la défense, actuellement dispersés sur une quinzaine de sites.

Dominique Perrault était sur les rangs, avec le groupe Vinci. L'agence Foster + Partners du Britannique Norman Foster faisait la course avec Eiffage.

ENTRE 2,7 ET 4 MILLIARDS D'EUROS

Bouygues, groupement "pressenti", doit encore travailler deux mois avec le ministère pour peaufiner le contrat de partenariat public privé (PPP) sur trente ans qui doit être signé en avril. Ce n'est qu'à ce moment-là que le projet lauréat sera dévoilé au public.

Le ministère de la défense a opté pour un PPP d'une ampleur inédite pour une administration. Le montant de l'investissement, estimé à 600 millions d'euros hors taxes (720 millions d'euros taxes comprises), sera avancé par le groupement choisi. L'Etat ne commencera à payer qu'en 2014, lorsque les nouveaux bâtiments seront livrés.

Pendant vingt-sept ans, il devra alors débourser une redevance annuelle comprise "entre 100 millions et 150 millions d'euros", indique la défense. Elle comprendra les coûts de construction, les frais financiers, l'entretien, la maintenance des bâtiments, la sécurité et des services divers comme le jardinage et la restauration. Dans le détail, Thales prendra en charge l'informatique, Sodexo les services, Dalkia l'énergie, FIDEPPP – réunissant les Caisses d'épargne et Natixis – et SEIEF seront associés comme investisseurs financiers.

Sur vingt-sept ans, l'Etat versera au total 2,7 milliards d'euros pour la fourchette basse (si la redevance est fixée à 100 millions) et 4 milliards pour la fourchette haute (redevance à 150 millions).

Le site du futur ministère de la défense.