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29 mai 2011

Louis Dalmas : “Au lieu d’incarcérer Ratko Mladic, on devrait lui élever une statue.”

29 mai 2011, 16:23 Auteur : Jean 6 commentaires

 

 Louis Dalmas est le Directeur de B. I. (ex-Balkans Info), et l’auteur de nombreux ouvrages dont Le crépuscule des élites et Le Bal des aveugles. Spécialiste des questions sur les Balkans, il répond en exclusivité à nos questions sur l’arrestation de Ratko Mladic.

Louis Dalmas, que pouvez-vous nous dire sur l’arrestation de Ratko Mladic ?
On ne peut qu’être écœuré par la façon dont tous nos médias ont repris les clichés les plus éculés de la diabolisation des Serbes. Les vieilles manchettes de “boucher des Balkans“, de “bourreau de Srebrenica“, ont été ressorties des placards sans le moindre effort de vérification. C’est, une fois de plus, un exemple de la nullité de notre information, qui se contente de répéter inlassablement les leit-motiv des spin doctors de l’OTAN.

On connaît la désinformation qui a lieu à propos de Serbes, sommes-nous dans le même esprit avec Mladic ?
La désinformation a, pendant plus d’une décennie, complètement travesti l’image de la guerre dans les Balkans. Pour les raisons stratégiques que nous connaissons bien aujourd’hui, et après avoir dépecé la Yougoslavie, l’Occident américanisé a déclenché la guerre contre les Serbes et a justifié son criminel bombardement par une impressionnante accumulation de mensonges. Ceux-ci réapparaissent à propos de Mladic. Ce qui est effrayant, c’est que personne ne tient compte des innombrables démentis qui sont venus, depuis des années, infirmer la plupart des affirmations de la propagande occidentale. Il y a une foule de témoignages, de récits, de documents, d’articles, de livres, qui ont rétabli une vérité mieux équilibrée en ce qui concerne le déroulement des conflits. Les généraux otaniens en retraite, dégagés de leur devoir de réserve, ont relaté leur expérience sur le terrain. Les diplomates ayant participé aux débats internationaux ont raconté leurs entretiens. Les hautes personnalités de l’ONU chargées des missions de l’époque ont contribué des mises au point. Leurs opinions concordent, les faits qu’ils citent ont été confirmés. Le procès de Slobodan Milosevic a lui aussi été révélateur. L’ex-président yougoslave a réfuté tous les arguments de ses accusateurs lors de sa comparution à La Haye – au point que la parodie de justice du Tribunal pénal international l’a laissé mourir pour éviter de l’innocenter. Grâce à tous ces éléments, on sait aujourd’hui que les chefs de Belgrade n’ont jamais recherché la “Grande Serbie”, pris l’initiative d’attaquer leurs voisins, refusé de faire la paix, pratiqué des nettoyages ethniques ou ordonné des massacres. Certes des atrocités ont été perpétrées – c’est la sinistre nature de la guerre – mais elles l’ont été par tous les adversaires, et en attribuer la responsabilité aux seuls Serbes est une déformation de la réalité et un défi au bon sens.

Mladic est notamment accusé de crime de guerre et même de génocide, avez-vous enquêté sur les massacres dont on l’accuse ?

Tout ce qui est dit ci-dessus est ignoré par nos commentateurs. Et ce mépris de la vérité est particulièrement injuste en ce qui concerne Ratko Mladic.
Je ne l’ai pas connu personnellement, mais j’ai deux amis chers qui l’ont approché de près. Le premier était le général Pierre-Marie Gallois, récemment décédé, qui ne tarissait pas d’éloges à son sujet. Le second est le photographe de presse Shone qui a accompagné Mladic pendant toute la durée du conflit. Il m’a décrit en détail un personnage hors du commun, lucide, intègre et généreux. Deux opinions confirmées par une biographie américaine de 750 pages que j’ai traduite et éditée en français sous le titre “Ratko Mladic, criminel ou héros“, et qui m’a permis de connaître l’homme en profondeur. L’ouvrage évoque des faits irréfutables le concernant : ses idées, ses discours, ses interventions, ses gestes, sa façon de commander, ses rapports avec son entourage, sa conception de la vie. A sa lecture, on constate que les accusations portées contre lui s’effondrent. Partisan de la “Grande Serbie ? Il était un ardent défenseur de la Yougoslavie fédérale et pluraliste. Epurateur ethnique ? Il veillait jalousement à ce que son armée soit composée de soldats de toutes appartenances nationales ou religieuses. Responsable d’atrocités ? Il détestait les milices paramilitaires en marge de l’armée régulière, dont il dénonçait le mépris des lois de la guerre et dont il tentait sans cesse de limiter l’activité. Massacreur de prisonniers ? Il était connu pour la sévérité avec laquelle il punissait les soldats qui maltraitaient des détenus. Quant à sa bravoure, elle était légendaire.
Son adversaire, le général américain Wesley Clark, qui commandait les forces de l’OTAN à l’époque, lui a rendu un hommage exceptionnel lors d’un de leurs entretiens : “Vous êtes le seul chef miliaire que je connaisse, lui a-t-il dit, qui ne dit pas à ses hommes En avant ! mais Suivez-moi !”

On peut lire cette phrase dans le Point à propos du massacre de Srebreniça : “Il s’agit du plus important massacre commis en Europe depuis la seconde guerre mondiale.” Qu’en pensez-vous ?

Le Point, comme tous nos mass-médias et au niveau de notre pitoyable information, dit aveuglément la messe officielle. Pourtant, il y a longtemps que le mythe du “massacre“ de Srebrenica a disparu de tous les ouvrages sérieux sur le sujet. Et ces derniers sont nombreux. J’en ai édité un – “Le dossier caché du ‘génocide’ de Srebrenica“ – qui rassemblait, il y a déjà quelques années, un ensemble de preuves de l’invraisemblance de la prétendue exécution de 8.000 musulmans. Un dernier, pratiquement exhaustif, vient de sortir aux Pays-Bas ; “Deconstruction of a Virtual Genocide : an Intelligent Person’s Guide to Srebrenica”. Il rend compte des recherches approfondies d’un groupe de scientifiques et d’universitaires internationaux. Leurs conclusions concernant le mythe de Srebrenica sont corroborées en annexes par toutes sortes d’éléments factuels, tels que les noms des victimes, le nombre de tués, les résultats des exhumations de cadavres, les comptes rendus militaires et civils, les rapports d’autopsies, les relevés de pertes des deux côtés ; les listes de villages serbes incendiés et pillés par les troupes de Naser Oric (le chef des troupes musulmanes de Srebrenica) ; les textes intérieurs de l’ONU, etc.
Un arsenal de constatations qui achève d’enterrer une des plus grossières fabrications médiatiques des dernières décennies.
Des règlements de comptes ont eu lieu à Srebrenica, c’est certain. Mais les victimes se chiffrent par quelques centaines, pas par milliers. Quant aux morts en général, elles résultent d’affrontements qui ont causé d’importantes pertes de combattants de tous les côtés. Rien ne justifie une inculpation de génocide ; rien ne justifie non plus l’invention par le Tribunal de La Haye d’une conception juridique nouvelle, qui n’a jamais été utilisée : celle de la responsabilité d’un chef pour des atrocités commises par des subordonnés à son insu.
Quel que soit l’angle sous lequel on examine son cas, Ratko Mladic n’a rien d’un criminel de guerre. Il est un patriote qui a voulu défendre l’honneur et l’intégrité de son pays, et qui s’est battu vaillamment pour la chrétienté contre l’invasion des mudjahidin islamiques. Au lieu de l’incarcérer, on devrait lui élever une statue.

Où en est la Serbie, plus de douze ans après les bombardements par l’OTAN ?
On connaît aujourd’hui les détails désastreux de l’intervention occidentale dans les Balkans. La guerre menée contre l’ex-Yougoslavie a abouti au dépeçage d’un pays co-fondateur de l’ONU et fidèle allié de la France dans deux grandes guerres ; à l’expulsion de 200.000 Serbes d’une Krajina où ils vivaient depuis des siècles ; à l’“épuration“ de Croatie de dizaines de milliers d’autres ; à la création de six nouveaux petits Etats dépendant de l’aide internationale (alors que les Européistes militent pour l’unification continentale) dont deux sont des constructions fantoches musulmanes (une partie de la Bosnie et le Kosovo) ; à la ruine de la Serbie et à l’affaiblissement de plusieurs autres pays balkaniques ; à la pollution de vastes territoires par les armes à l’uranium appauvri.
De plus, Belgrade a été soumis depuis des années à un odieux chantage, conditionnant son entrée dans l’Union européenne et son accès au soutien international de son économie à la capture de Karadzic et de Mladic. Le gouvernement satellite de Tadic, qui voit la solution de ses maux dans l’adhésion à l’usine à gaz de Bruxelles, a cédé : il a livré à ses maîtres occidentaux deux des derniers champions de la souveraineté de son pays. Il les a trahis pour une illusion : comme l’observe avec ironie un analyste américain : “C’est la première fois que je vois un rat remonter dans le navire qui coule.”
Ratko Mladic n’a rien d’un criminel de guerre. Les vrais criminels sont ceux qui ont écrasé la Yougoslavie et qui applaudissent aux guerres de l’empire de Washington. Les vrais criminels sont ceux qui jubilent de voir mettre en prison un grand général et un homme de qualité.

Merci infiniment d’avoir répondu à nos questions.

http://www.enquete-debat.fr/archives/louis-dalmas-au-lieu-d’incarcerer-ratko-mladic-on-devrait-lui-elever-une-statue 

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