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4 août 2011

Un civil américain emprisonné en Irak autorisé à poursuivre Donald Rumsfeld pour torture

jeu., 04 août 2011

WASHINGTON - Un juge fédéral américain a statué que l'ancien secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld pouvait être poursuivi personnellement en dommages et intérêts par un ancien sous-traitant de l'armée américaine qui affirme avoir été torturé pendant son emprisonnement de neuf mois en Irak.

Les documents judiciaires révèlent l'histoire dramatique de la disparition de cet entrepreneur civil, un vétéran de l'armée américaine âgé dans la cinquantaine, dont l'identité n'est pas mentionnée dans les documents par crainte de représailles.
Les avocats de l'homme, qui parle cinq langues et qui avait auparavant travaillé comme traducteur pour les Marines en Irak, affirment qu'il se préparait à rentrer aux États-Unis pour son congé annuel quand il a été enlevé par l'armée américaine. L'homme affirme avoir été détenu sans justification alors que sa famille ne savait pas où il se trouvait, ni même s'il était encore vivant.

Selon le gouvernement américain, il était soupçonné d'avoir contribué à transmettre des informations classifiées à l'ennemi et d'avoir aidé des forces insurgées à s'établir en Irak. Mais il n'a jamais été accusé d'aucun crime. L'homme assure n'avoir jamais transgressé la loi et affirme qu'il a risqué sa vie pour aider son pays.

Les documents judiciaires déposés en son nom affirment qu'il a subi de multiples abus alors qu'il était détenu à Camp Crooper, une installation militaire américaine près de l'aéroport de Bagdad qui logeait des détenus de «haute valeur», avant d'être libéré sans explication en août 2006.

Deux ans plus tard, il a déposé une plainte à Washington, affirmant que Donald Rumsfeld avait personnellement approuvé des techniques d'interrogatoire cruelles et contrôlé sa détention sans accès aux tribunaux, en violation des ses droits constitutionnels.

Selon l'avocat Mike Kanovitz, qui représente le plaignant, il semble que l'armée ait voulu maintenir son client derrière les barreaux pour qu'il ne puisse parler à personne d'un important contrat qu'il avait conclu avec un dignitaire irakien.

«Le gouvernement américain n'était pas prêt à ce que le reste du monde le sache, alors ils l'ont tout simplement mis sur la glace», a dit Me Kanovitz lors d'une entrevue téléphonique. «Si vous avez un pouvoir incontrôlé sur vos citoyens, pourquoi ne pas l'utiliser?»

L'administration Obama a représenté Donald Rumsfeld par le biais du département de la Justice et a fait valoir que l'ancien secrétaire à la Défense ne pouvait être poursuivi personnellement pour ses actes officiels.

Le département de la Justice a aussi plaidé qu'un juge ne pouvait revenir sur les décisions prises en temps de guerre, qui sont la responsabilité constitutionnelle du Congrès et du président.

Mais le juge James Gwin a rejeté ces arguments mardi, affirmant que les citoyens américains étaient protégés par la Constitution des États-Unis, tant au pays qu'à l'étranger, même en temps de guerre.

Dans plusieurs autres cas semblables soumis par des détenus étrangers, les juges avaient rejeté les allégations de torture faites contre des responsables américains pour leur implication personnelle dans les décisions sur le traitement des prisonniers. Mais c'est la deuxième fois qu'un juge fédéral autorise un citoyen américain à poursuivre Donald Rumsfeld personnellement. Le premier jugement a été porté en appel par M. Rumsfeld.

http://fr.sott.net/articles/show/4818-Un-civil-americain-emprisonne-en-Irak-autorise-a-poursuivre-Donald-Rumsfeld-pour-torture

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