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21 avril 2007

Un peu de pesticides avec les haricots ?

   

Cet article est extrait du dossier "Chemical world" publié dans le journal The Guardian en mai 2004 - Traduction par Carine Dos Santos

   

Des pesticides vaporisés sur les récoltes de légumes aux polluants trouvés sur les produits de la mer, des colorants artificiels dans les boissons fruitées pour enfants aux arômes ajoutés aux chips, nous absorbons de plus en plus de produits chimiques créés par l’homme à travers ce que nous consommons.

Le Dr Charlie Clutterbuck, expert en santé et sécurité et membre de l’ACP (Advisory Committee on Pesticides, le Comité de Conseil sur les Pesticides), déclare que les facteurs de sécurité sont arbitraires. "Il n’existe aucune science à leur sujet. Nous disons que nous ne sommes pas sûrs, alors ajoutons un facteur de sécurité. Les estimations se basent sur des tests animaliers qui sont extrapolés à l’humain, avec toutes sortes de sauts et de fossés. Même en tant que membre du comité, je me bats pour obtenir des données."

Des marges de sécurité sont fixées sur la base que c’est la dose qui fait le poison. Mais certains experts pensent à présent que le temps d’exposition, plutôt que la dose en elle-même peut poser problème. Ils soulignent qu’au fur et à mesure que des preuves s’accumulent, de très petites quantités de certains produits chimiques semblent progressivement n’avoir aucun effet. On peut également parler d’un effet "cocktail". Vyvyan Howard est toxico pathologiste spécialisé chez les fœtus à l’Université de Liverpool et également membre de l’ACP. Ses recherches ont démontré que certains pesticides testés sont plus toxiques lorsqu’ils sont combinés que seuls. Les composés organophosphorés sont arrivés après la guerre et ont été développés à l’origine par les Allemands comme agents neurotoxiques. Les pesticides, le plastique, les déodorants, les parfums, les agents blanchissants et stérilisants, les produits réfrigérants, les conservateurs du bois et les solvants sont tous à base de composés organochlorés. Le DDT (dichlorodiphenyltrichloréthane) fait partie des pesticides.

La Food Standards Agency (Agence Sanitaire et Alimentaire, n.t.d) a récemment demandé au Comité de Conseil sur les Pesticides d’envisager la possibilité d’un effet cocktail. Ils ont demandé plus de recherches.

On cite : Les chlorofluorocarbones, qui ne sont pas toxiques mais largement responsables de la destruction de la couche d’ozone, les polychlorobiphényles, largement utilisés comme isolants électriques et réfrigérants jusqu’aux années 1970, date à laquelle ils ont été interdits car on les a identifiés comme cancérigènes, les dioxines et furannes, les produits chlorés dégagés involontairement par la combustion des déchets et les procédés industriels comme le blanchiment de la pulpe avec du chlore pour fabriquer du papier. (Les dioxines et furannes peuvent perturber le système endocrinien et sont cancérigènes.)

Jusqu’à leur interdiction en 1981 en Europe, on injectait régulièrement des œstrogènes anabolisants au bétail, occasionnant une importante exposition entre les années 1950 et 1970. On les utilise toujours aux Etats-Unis. Les pratiques dans la production laitière ont également changé. L’élevage intensif sous-entend que les vaches sont en lactation continuelle, même en période de gestation, et elles produisent des hauts niveaux d’œstrogènes.

Il est peu surprenant de constater qu’en raison de la pollution des océans, les poissons sont aussi contaminés mais certains produits chimiques s’infiltrent dans le poisson d’élevage par d’autres voies. Selon les Amis de la Terre en Ecosse, un élevage de saumon classique nécessitera l’emploi de plus de 25 produits chimiques différents, y compris des antibiotiques, des désinfectants et des produits antimicrobiens.

On peut aussi nourrir le saumon avec des colorants, généralement de la canthaxanthine ou de l’astaxanthine afin de rendre leur chair plus rose. Le saumon sauvage devient normalement rose pâle lorsqu’il emmagasine la pigmentation des crustacés et autres vies marines dont il se nourrit. Dans les élevages, les agriculteurs choisissent la couleur qu’ils souhaitent donner au saumon grâce au SalmoFan, un éventail d’échantillons de plusieurs nuances de rose et qui précise pour chacune d’entre elles la dose de colorant nécessaire à l’obtention de la couleur souhaitée. "Les gens s’habituent tellement à l’aspect du saumon d’élevage que s’ils ont la chance de voir un saumon sauvage, il leur paraît incroyablement pâle" selon Dan Barlow, chef de recherche chez les Amis de la Terre en Ecosse.

Certains médicaments utilisés contre les parasites comme le pou du poisson qui peut décimer des élevages entiers, sont si toxiques qu’ils sont interdits si les poissons sont destinés à la consommation. Ils sont par contre autorisés pour l’élevage de poissons d’ornement. Les derniers chiffres publiés par le Comité Vétérinaire des Résidus (couvrant l’année 2002) ont relevé des traces d’un produit antiparasite appelé "vert malachite" en salmoniculture.

Une gamme de médicaments, pour la plupart destinés à combattre les infections à propagation rapide, est généralement utilisée dans l’élevage de volailles en les mélangeant à la nourriture des poulets. Selon le Comité de surveillance, des niveaux inacceptables de certaines substances (y compris du nicarbazin et du lasalocide) sont utilisées dans les élevages industriels de poulet. Sa dernière enquête a estimé qu’un poulet sur dix possédait un taux de nicarbazin supérieur à la limite.

   

http://www.veganimal.info/article.php3?id_article=330

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