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23 avril 2007

Coca Cola et Pepsi empoisonnent l'eau des Indiens

   

7 octobre 2006, par musapill 

Après des mois de mobilisation : une marche dans l’Uttar Pradesh pour signifier colère et indignation face aux agissements de ces multinationales (nappes phréatiques vidées, polluées, boissons vendues avec des taux de pesticides de 20 à 200 fois au dessus de la norme européenne et américaine).

Après une grève de la faim d’une durée d’une semaine pour attirer l’attention des gouvernements sur les dégâts non seulement environnementaux mais aussi sociaux et humains de ces géants (il faut savoir que ces usines ne sont pas imposables, bénéficient de l’accès à l’eau pour trois francs six sous et paient leurs employés une misère)

Après des années de bataille politique pour que le ministre de la santé, et le gouvernement plus largement, osent mettre en place une réglementation pourtant promise il y a trois ans lorsque le Centre pour la Science et l’Environnement, une ONG indienne, avait pour la première fois mis à jour la présence de forts taux de pesticides dans ces boissons (les autres produits alimentaires bénéficient - eux - d’une législation qui a même été récemment renforcée)

Après que sept états indiens aient, soit interdits la vente et la production de ces boissons, soit bannis ces produits des écoles, des hôpitaux et des administrations par mesure de santé publique

La cour du Kerala a tranché : Pepsi et Coca-Cola bénéficient d’un non-lieu et peuvent reprendre leurs activités. Les gouvernements doivent réintroduire ces boissons sur le marché. Argument donné : ce n’est pas aux états mais au gouvernement fédéral de prendre une telle décision.

En s’appuyant sur une question de juridiction, la cour du Kerala a révélé le mépris des gouvernants pour la santé de leur population, elle a également mis clairement à jour l’échec du politique dans ce nouveau marché mondial : Un politique à la botte du financier et des investisseurs étrangers, Un politique réduit une nouvelle fois au colonialisme, aux exigences de prédateurs peu scrupuleux des questions de santé publique, Géants qui de leur coté bénéficient de l’appui des Etats-Unis, tel que l’officiel Franklin Lavin, qui déclarait en Août 2006 que le type d’actions militantes menées en Inde occasionne « un recul pour l’économie Indienne ». Mais, plus grave : ces géants bénéficient de l’appui de la presse internationale :

1. L’Economiste, journal marocain en ligne sur internet, Cet arrêt « confirme clairement la confiance résolue de Pepsico dans la qualité et la sécurité de ses produits, s’est félicité Pepsi ». Pour son concurrent coca-Cola la décision de justice « protège les intérêts des détaillants victimes de ce boycottage ».

Ici, on peut lire clairement que ce ne sont plus les populations qui sont victimes, mais Coca-Cola et Pepsi !!! De même, le terme « boycottage » est erroné : celui-ci est habituellement utilisé dans le cas d’un acte de mise en quarantaine d’un produit de la part de la société civile afin d’exercer une pression. Ici, cette pratique a été initiée par les gouvernements de six états indiens et non par la société civile. L’implication est alors bien différente : en utilisant le terme « boycottage », les médias insistent sur la victimisation de Coca-Cola et sur la volonté de faire pression sur ces multinationales, alors qu’en utilisant le terme « interdiction », ils auraient mis l’accent sur le fait que les gouvernements avaient l’intention de protéger leurs populations d’un problème de santé publique. D’ailleurs, les quotidiens Indiens tels que Hindustan Times ou bien The Times of India n’ont pas utilisé le terme « boycott » mais bien « ban », qui en anglais a la même sens que « interdiction ».

2. Le Monde

« En Inde, Coca-Cola et Pepsi, qui occupent 95 % du marché des boissons non alcoolisées, sont de longue date les boucs émissaires des hommes politiques qui privilégient le swadeshi (« Inde d’abord ») et des organisations qui veulent préserver le mode de développement traditionnel. » Le Monde, 9 août 2006

De la même façon, dans cet article, le journaliste prend clairement position en faveur des deux multinationales : les rôles sont inversés, ce ne sont plus les populations qui sont victimes de taux de pesticides abondamment élevés mais Coca Cola et Pepsi qui deviennent des boucs émissaires, les victimes d’un complot d’un mouvement politique à tendance nationaliste. Là aussi, les choses doivent être précisées : en traduisant le mot « swadeshi » par « Inde d’abord », le citoyen y verra un mouvement nationaliste, un mouvement à tendance réactionnaire, « traditionnel », voire fascisant. Or, il n’en est rien : le Swadeshi est à la base de la philosophie du Mahatma Gandhi et de sa politique de boycott des produits anglais, comme moyen de désobéissance civile, non violent, pour accéder à l’indépendance de l’Inde. Bien que ce nom ait été récupérée par le BJP (Bharatiya Janata Party), parti à orientation nationaliste hindoue, créé en 1980, ayant fait campagne sur la défense de l’autarcie économique du pays, tout en appliquant une politique libérale une fois au pouvoir entre 1998 et 2004 (baisse des tarifs douaniers, ouverture aux investissements étrangers, privatisation d’une large partie des entreprises publiques), ceux qui se réclament réellement de cet héritage sont des fervents critiques du néo colonialisme. En effet, les tenants du swadeshi accusent les puissances colonialistes d’user d’une politique de contrôle indirect (de pratiques commerciales, économiques et financières) afin de dominer le pays, occasionnant par là même des catastrophes humanitaires, environnementales et écologiques. Tout en se targuant de faire du « développement », cette politique ne fait qu’accentuer les inégalités sur place. Et la boucle est bouclée : intoxication des populations, pollutions des sols, pompage des nappes phréatiques, travailleurs sous-payés, multinationales cotées en bourse cumulant des forts taux de profits, refus des gouvernements d’appliquer une législation permettant de contrôler ces géants, presse complaisante, faites vous-même le lien....

How long will it take before the powers that be in India refuse to allow multinationals to treat Indians as guinea pigs ? In what can only be characterized as arrogance and impunity, we are learning that Coca-Cola and Pepsi have continued to sell soft drinks in India with dangerously high levels of pesticides - three years after even the government of India confirmed that these products were dangerous. Perhaps the cola companies know something that we do not ? Are Indians immune to high levels of pesticides ? It is time for the cola companies to provide details of the studies they must have conducted to convince themselves that the average Indian can consume pesticides safely at levels 24 times the average American and European.By India Resource Center Posted : August 10, 2006

« Combien de temps faudra-t-il aux gouvernants indiens pour refuser de permettre aux multinationales de traiter les Indiens comme des cobayes. Nous apprenons que, en toute arrogance et impunité, Coca-Cola et Pepsi continuent de vendre leurs boissons avec des taux de pesticides très élevés - trois ans même après que le gouvernement indien ait confirmé que ces produits étaient dangereux. Peut être que l’usine Coca-Cola sait des choses que ignorons... Les Indiens sont peut être immunisés contre les pesticides... Il est grand temps que ces multinationales fournissent les détails des études qu’elles ont certainement dû mener et qui confirment qu’ un Indien peut consommer sans danger des pesticides à un niveau 24 fois supérieur à celui d’un Européen ou d’un Américain. »

http://www.passerellesud.org/article.php3?id_article=946

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