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1 mai 2007

Les mutilations sexuelles, de quoi s'agit-il ?

   

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http://www.afroport.de/intact/presse/intact_logo.jpg

 

Les définitions suivantes sont extraites de la Fiche N° 23 du Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme sur les pratiques traditionnelles néfastes pour la santé des femmes et des enfants, qui contient également des informations sur les conditions de l’opération et les rites qui l’accompagnent ainsi que sur les croyances qui y sont associées et sur ses conséquences sur la santé des fillettes et des femmes. La dernière définition provient de la Fiche N° 241, juin 2000, de l'Organisation mondiale de la santé, intitulée "Mutilations sexuelles féminines" qui comporte un ensemble d'informations détaillées traitant tout particulièrement des aspects relatifs à la santé : les conséquences et la prévention des mutilations sexuelles féminines, ainsi que le rôle des associations professionnelles travaillant dans le domaine de la santé, avec une liste des groupes et des personnes à contacter et toutes les références y afférentes.

  • Circoncision ou "sunna": ablation du prépuce et du gland du clitoris. C'est la seule opération qui, médicalement, peut être comparée à la circoncision chez l'homme.

  • Excision ou clitoridectomie : ablation du clitoris et, souvent, des petites lèvres. Cette opération, la plus fréquente, est pratiquée partout en Afrique, en Asie, au Moyen-Orient et dans la Péninsule arabe.

  • Infibulation ou circoncision pharaonique : Cette opération, la plus sévère, consiste en une excision et en l'ablation des grandes lèvres et en le scellement des deux bords, au moyen de points de suture ou en permettant une soudure naturelle des tissus de la cicatrice. Il en résulte une surface très lisse, avec une petite ouverture permettant la miction et le passage des menstrues. Cette ouverture artificielle est, parfois, à peine plus grosse que la tête d'une allumette.

  • Introcision : Cette forme de mutilation est pratiquée par les aborigènes Pitta-Patta d'Australie : Lorsqu'une fillette atteint la puberté, l'ensemble de la tribu (des deux sexes) se réunit. L'officiant, un homme âgé, élargit l'orifice vaginal en le déchirant vers le bas à l'aide de trois doigts attachés par une ficelle d'opossum. Dans d'autres régions, le périnée est déchiré à l'aide d'une lame en pierre. Cette opération est généralement suivie d'actes sexuels, sous la contrainte, avec de nombreux jeunes hommes. L'introcision est également pratiquée au Pérou, notamment chez les Conibos, branche des indiens Panos dans le Nord-Est du pays : dès qu'une fillette atteint sa maturité, elle est droguée et soumise à des mutilations devant son groupe. L'opération est pratiquée par une femme âgée, à l'aide d'une lame en bambou. Elle consiste à découper l'hymen à l'entrée du vagin et à le séparer des lèvres, tout en exposant le clitoris. Des herbes médicinales sont ensuite appliquées avant d'introduire dans le vagin un objet légèrement humecté, en forme de verge, fabriqué en terre cuite.

  • Autres types non répertoriés de mutilations sexuelles féminines : perforation, perçage ou incision du clitoris et/ou des lèvres; étirements du clitoris et/ou des lèvres; cautérisation par brûlure du clitoris et des tissus qui l'entourent; curetage (scarification angurya) de l'orifice vaginal ou scarification (gishiri) du vagin; introduction de substances corrosives dans le vagin pour provoquer des saignements ou introduction d'herbes, toujours dans le vagin, dans le but de le resserrer ou de le rétrécir; toute autre procédure qui correspond à la définition des mutilations sexuelles féminines ci-dessus.

Selon l'Organisation mondiale de la santé, la mutilation sexuelle féminine la plus fréquente est l'excision du clitoris et des petites lèvres, puisqu'elle représente près de 80 % des cas. La forme la plus extrême en est l'infibulation : environ 15 % des cas. L'OMS estime que, dans le monde, 100 à 132 millions de filles et de femmes ont subi des mutilations sexuelles. Chaque année, 2 millions de filles supplémentaires risquent de connaître le même sort. La plupart d'entre elles vivent dans 28 pays africains, un plus petit nombre au Moyen-Orient et dans des pays d'Asie. Mais on en trouve de plus en plus en Europe, au Canada, en Australie, en Nouvelle-Zélande et aux Etats-Unis d'Amérique.

Une étude de l'OMS sur les mutilations sexuelles féminines effectuée en 1998, donne des détails sur les conséquences physiques, psychologiques et sexuelles chez les femmes et les filles qui les subissent. Les conséquences physiques sont les suivantes : décès, hémorragies, chocs, lésions des organes voisins, infections, douleurs aiguës, absence de cicatrisation, formations d'abcès, dermoïdes, kystes, chéloïdes, neuromes de cicatrice, dyspareunie, VIH/SIDA, hépatite B et autres maladies transmises par le sang, pseudo-infibulation, infection des voies génitales, dysménorrhées, rétention urinaire, infection des voies urinaires, obstruction chronique des voies urinaires, incontinence urinaire, sténose de l'ouverture artificielle du vagin, complications lors du travail et de l'accouchement.

http://www.ipu.org/wmn-f/fgm-what.htm

Il y aurait aujourd'hui, en Afrique, entre 100 et 130 millions de femmes qui ont subi l'une ou l'autre des MGF/E. Compte tenu des taux de natalité actuels, on peut considérer qu'environ 2 millions de filles, entre quatre et douze ans, risquent, chaque année, d'être victimes de l'une de ces pratiques. La plupart des filles et des femmes qui l'ont été vivent dans 28 pays d'Afrique, même si certaines vivent en Asie. Par ailleurs, ces pratiques font de plus en plus de victimes en Europe, en Australie, au Canada et aux Etats-Unis, essentiellement parmi les immigrantes venues d'Afrique et de l'Asie du Sud-Ouest.

En France, on estime à quelque 30'000 le nombre des femmes excisées et 35'000 fillettes ou adolescentes, essentiellement d'origine malienne, sénégalaise, mauritanienne, sont en âge de l'être, dont 19.000 pour la seule région parisienne, selon le Groupe des femmes pour l'abolition des mutilations sexuelles (GAMS).
La mutilation génitale féminine / excision est pratiquée pour des raisons de plusieurs ordres :

Sexuel. Contrôler ou réduire la sexualité féminine.

Sociologique. S'agissant, par exemple, d'initier les filles à devenir des femmes, d'assurer leur insertion sociale et de maintenir la cohésion sociale.

Hygiénique et esthétique. Quand on considère les organes génitaux féminins comme sales et laids.

Sanitaire. En vertu de la conviction selon laquelle cette pratique favorise la fécondité et la survie de l'enfant.

Religieux. Selon la conviction erronée qui justifie la MGF/E comme un impératif religieux.

La MGF/E est surtout pratiquée sur les fillettes et les adolescentes âgées de quatre à 14 ans. Dans certains pays, toutefois, il arrive que les nourrissons de moins d'un an représentent jusqu'à la moitié des cas (44 % en Erythrée et 29 % au Mali, par exemple).

L'opération est généralement pratiquée par les accoucheuses traditionnelles ou les sages-femmes diplômées. La MGF/E est un service très prisé et très bien rémunéré; le statut du praticien dans la communauté et son revenu peuvent être directement liés à l'exécution de cette opération.

La MGF/E est une violation fondamentale des droits des filles. C'est une pratique discriminatoire contraire aux droits à l'égalité des chances, à la santé, au droit de ne pas être exposé à la violence, aux blessures, aux sévices, à la torture et aux traitements cruels, inhumains ou dégradants, au droit à la protection contre les pratiques traditionnelles préjudiciables à la santé, et au droit de faire librement des choix en matière de reproduction. Ces droits sont protégés en droit international.

La MGF/E cause des préjudices irréparables. Elle peut entraîner la mort, si la perte de sang est suffisamment importante pour causer un choc hémorragique; une commotion cérébrale entraînée par la douleur et le traumatisme; ou une septicémie foudroyante. Elle est systématiquement traumatisante. Beaucoup de filles se trouvent en état de choc provoqué par la violente douleur, le traumatisme psychologique et l'épuisement dû aux hurlements de douleur.

http://www.aidh.org/

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Commentaires
P
Oui, nous avons tous cette tendance à faire l'autruche soit parce que c'est plus confortable soit parce que c'est trop pénible à supporter. Et pourtant je pense qu'il faut oser affronter sa répulsion face aux mots souvent crus et aux images qu'ils provoquent pour pouvoir faire avancer les choses. Il est nécessaire d'informer pour prendre conscience que des choses graves se passent autour de nous (parfois tout près) et il ne tient qu'à nous qu'elles finissent par cesser un jour. C'est tout le but de ce blog, aussi modeste soit-il. Merci d'y avoir prêté attention
H
J ai lu ce post hier soir et ......... je suis tombée par terre, non, ce n est pas une image : j ai réellement eu un malaise en vous lisant et pourtant je connaissais l existence de toutes ces atrocités et je ne suis pas d une sensiblerie extreme ; je me sens totalement inutile face à la douleur du monde et, en meme temps je la ressens tellement profondément, que cela me rend malade ; je hais les autruches et pourtant j en fais partie : tenter de ne pas y penser pour pouvoir supporter !
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