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7 février 2010

Police : une contractuelle refuse d'ôter son voile

Portant le foulard islamique en service, elle risque une sanction. Le ministère de l'Intérieur n'entend pas transiger sur le principe de neutralité.

Nora affiche ses convictions en portant le voile islamique durant le service. Seulement voilà : cette femme de 34 ans est employée comme agent de surveillance de Paris (ASP), les anciennes pervenches, payées par la Mairie de Paris et mises à la disposition de la Préfecture de police. Elle porte donc l'uniforme et détient des prérogatives de puissance publique, pouvant verbaliser à loisir quiconque enfreint les règles de la circulation et du stationnement.

Convoquée jeudi matin à un conseil de discipline pour son refus persistant d'ôter ce signe religieux, cette contractuelle n'a pas déféré à l'invitation de ses pairs. Malgré son absence, elle aurait pu subir une sanction allant jusqu'à la révocation, mais le préfet de police de Paris, Michel Gaudin, lui laisse une dernière chance, en la convoquant de nouveau. En attendant, elle restera chez elle en percevant son traitement.

Le ministère de l'Intérieur n'entend pas transiger sur le principe de neutralité qui s'impose à tout agent de la fonction publique dans l'exercice de ses fonctions. Dans le contexte du débat sur la burqa et les dangers du radicalisme religieux, cette affaire a valeur de test pour le gouvernement. Car elle dure depuis bientôt six ans.

Attitude jugée provocante

Le 25 août 2004, déjà, Nora, qui était en service au deuxième district de la Direction de l'ordre public et de la circulation (DOPC) avait refusé, pour des raisons religieuses, d'enlever le voile qu'elle portait sous sa casquette. Elle n'avait jusqu'alors jamais posé le moindre souci. Mais du jour au lendemain, elle adopta une attitude jugée provocante par nombre de ses collègues, allant jusqu'à refuser de serrer la main aux agents masculins de son service. Sommée de choisir entre l'uniforme et le hidjab par le préfet de l'époque, Jean-Paul Proust, elle avait fini par entendre raison, profitant surtout d'un long congé parental…

L'an dernier, la voici de retour, affectée dans le commissariat du XIe arrondissement. Et les problèmes recommencent. Après plusieurs remarques qui lui sont faites au sujet du voile qu'elle arbore à nouveau, elle est convoquée en octobre, mais ne tient pas compte des observations de ses chefs qui l'enjoignent de renoncer à porter ce signe ostentatoire. La contractuelle estime, pour sa part, qu'elle ne fait que «traverser les locaux» ainsi vêtue. Dès qu'elle se présente à la vigie du boulevard Voltaire, ce local de police où travaillent les ASP, elle s'en voit donc refuser l'accès, aussi longtemps qu'elle n'aura pas renoncé à cette tenue jugée incompatible avec son statut. Les incidents se multiplient.

Le 20 octobre, elle revient au service et se voit signifier un refus d'obéissance. Ses collègues constatent, stupéfaits, ce jour-là, qu'elle a bien mis son uniforme, mais qu'elle l'a recouvert d'une djellaba, un foulard cachant toujours ses cheveux, sous la coiffe réglementaire. Elle exhibe, en guise d'argument, un certificat médical qui l'autorise à venir travailler en civil, en raison d'un problème d'épaule dont elle dit souffrir.

Charte de la laïcité

À la Préfecture de police, nombreux sont les fonctionnaires qui se posent des questions. «Est-elle manipulée ?», s'interroge l'un d'eux. «Il y a peut-être quelque chose derrière et l'on se demande si elle n'est pas téléguidée, tant son attitude intransigeante paraît choquante et contraire aux règles de droit connues de tous dans la police» , confie l'un de ses responsables hiérarchiques.

De fait, une charte de la laïcité, signée par le premier ministre en personne et confortée par une jurisprudence permanente du Conseil d'État, rappelle que «le fait pour un agent public de manifester ses convictions religieuses dans l'exercice de ses fonctions constitue un manquement à ses obligations». Une contrôleuse du travail en avait fait les frais à Lyon en 2003, dans des circonstances similaires. Avec Nora, «l'administration s'est montrée patiente, sans doute un peu trop», confie un policier qui la connaît bien. «Après avoir été exemptée de voie publique, elle est payée à rester chez elle», proteste-t-il. En attendant une hypothétique sanction.

http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2010/02/05/01016-20100205ARTFIG00015-police-une-contractuelle-refuse-d-oter-son-voile-.php

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Commentaires
P
Madame,<br /> <br /> Tout d’abord je précise que je ne suis pas la rédactrice de cet article comme vous l’avez sans doute remarqué. Si je l’ai posté sur mon blog c’est parce qu’il apparait de plus en plus évident que la laïcité est de plus en plus mise à mal dans notre pays par diverses manifestations de préférence bien visibles. La religion, quelle qu’elle soit, doit faire partie de la sphère privée et n’a pas à s’étaler au grand jour. La foi, me semble-t-il, passe par ce qu’on a dans la tête et pas par des objets matériels, quels qu’ils soient. Le voile par ailleurs pose problème pour ce qu’il symbolise : l’infériorité de la femme par rapport à l’homme. Je suis une femme et je ne suis inférieure à personne... et vous non plus. Que vous souhaitiez vous soumettre à la gente masculine vous regarde vous et vous seule, pour autant vous n’avez pas à imposer cette vision rétrograde à nos compatriotes, particulièrement aux femmes qui dans notre pays ont lutté pour obtenir les droits qu’elles ont aujourd'hui (y compris vous). Votre comportement qui va à l’encontre de ces droits si chèrement acquis est une insulte que vous leur faites.<br /> <br /> Ensuite la laïcité est un principe de notre pays, lequel principe garantit une cohésion du peuple en évitant une quelconque séparation entre les uns et les autres. Le communautarisme est par essence une cause de fracture et de discorde d’où la nécessité d’appliquer ce principe de neutralité afin d’éviter tout risque de conflit et toutes les dérives, y compris religieuses. En tant que représentante de la Loi vous êtes censée vous plier à ce principe de laïcité, voire même donner l’exemple. En niant les règles de la République vous enfreignez la Loi, en ne vous présentant pas à un conseil de discipline, vous l’enfreignez également. Nul n’est au-dessus des lois, pas plus vous que les citoyens lambdas.<br /> <br /> Je m’étonne aussi de votre capacité à exercer votre profession avec des tissus empêchant le libre mouvement, qui plus est associés à un uniforme. L’uniforme, dans quelque corps que ce soit (armée, police ou même chez les majorettes) ne souffre d’aucune fantaisie. Vous le saviez en vous engageant dans la police, un contrat est un contrat et doit être respecté. Si vous n’êtes pas d’accord avec vos supérieurs, donnez donc votre démission et allez faire la cuisine pour votre mari.<br /> <br /> Pour finir, je trouve assez indécent qu’une salariée de la fonction publique se permette, en plus d’avoir un comportement douteux vis-à-vis des lois républicaines, de critiquer un article relatant des faits : quand on est depuis si longtemps payée à rester à la maison aux frais du contribuable (c’est de mon argent que vous vivez madame et franchement ça me fout les boules), on fait au moins en sorte de ne pas la ramener.
N
je n' ai jamais emfrunt la charte de la laicité ,apparemment la préfecture de police n' a pas hésiter de tirer une conclusion malgrés mon absence au conseil de discipline mais je n' hésiterai pas à démentir ces mensonges
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